
8h00 : Ce matin, c’est une partie de mikado grandeur nature que nous nous offrons…L’objectif est enfantin : plier le camp intégralement : autour, au-dessus et en dessous d’Ariane. Et ce, sans la réveiller afin de remplir les sacs tranquillement
8h20 : Mission accomplie ! Il n’y a plus rien dans la tente et Ariane est sur le point de se réveiller de sa nuit à la belle étoile.
8h21 : Ariane doit avoir senti qu’on tentait de l’abandonner, puisqu’elle ouvre un œil puis deux
, se relève subitement, la tête encore embrumée, puis, fait du quatre pattes pour filer vers son porte-bébé.
8h28 : Ariane, inspecte de fond en comble, le travail accompli en son absence.
8h35 : Elle s’appuie et se relève sur tout ce qu’elle trouve à sa disposition : sac à dos, porte-bébé, rochers, l’air inquiète…
8h36 : Nous traduisons,ici, ses paroles encore brouillones : « Où diable est passée mon porridge … ?! Manant, amenez moi ma bolée! Et que ça saute! »
8h38 : Le manant, (ou plutôt la maman) s’exécute en un temps défiant le mur du son, tandis que sa moitié, le papant, se demande où sont passés ses tympans
10h20 : Cela fait déjà le 4ème groupe de randonneurs descendant de Gavarnie, qui ne nous laisse pas la priorité dans la montée…
10h22 : Le flux de touristes aux abords du cirque s’annonce Waouwww!!! En même temps, nous sommes maintenant en plein cœur de l’été !
10h25 : Trépignant d’impatience, devant l’impolitesse des groupes se succédant, nous hésitons à scander : « Garez-vous, s’il vous plait, passage d’un convoi exceptionnel! ». Mais, difficile de provoquer leurs regards narquois puisqu’en dépit de notre sac à dos de randonnée bien chargé, nous passons pour des randonneurs à la petite journée avec notre bébé sur le dos!
10h34 : Après s’être fait marcher sur les pieds et bousculé par une famille d’allemands arrivant en sens inverse, ayant la case Gavarnie et manifestement pressée d’en finir avec sa randonnée, nous reprenons la route dégoûtés de ne pas leur avoir fait goûté aux framboisiers qui bordent le chemin…
11h30 : Une pause déjeuner s’impose, sous cette chaleur exceptionnelle! C’est ici et maintenant déclare Lyzou en pointant le seul arbre sur ce chemin désertique.
[Nous comprendrons plus tard que cette semaine de beau temps continu correspondait en réalité à un épisode caniculaire européen. ]
11h45 : Nous comptons nous ravitailler à Gavarnie. Nos sacs ne contiennent plus que des pâtes à la bolo lyophilisées, du saucisson et du pâté. Que de mets délicats, suaves et désaltérants…
11h50 : D’un commun accord, nous nous décidons pour les pâtes que l’on nous avait offertes à Luz, malheureusement beaucoup trop salées.
12h30 : L’ombre se fait de plus en plus mince… Nous regrettons amèrement d’avoir épuiser nos réserves d’eau pour préparer des pâtes qui ont activé, en nous, une soif intarissable.
12h40 à 13h40 : « Arrrrrrhhhhhhhh »
13h45 : Après avoir réduit à néant les framboisiers alentours pour étancher notre soif, et s’être déplacé dans les orties pour suivre l’ombre que l’arbrisseau nous offrait, nous décidons de fuir la chaleur, en marchant.
14h : Nous approchons de Gavarnie…Est-ce une auberge qui se dessine ou un mirage!?
14h01: Nous nous rapprochons pour en avoir le cœur net !
14h10 : Nous commandons deux cocas bien frais (boisson inbattable pour désaltérer et recharger simultanément nos batteries HS) et deux crêpes (ça fait un moment qu’elles nous font de l’oeil [cf jours précédents])
14h20 : Nos papilles applaudissent d’avance, imaginant les crêpes des Casseroles en folie (notre crêperie familiale de Montpellier)
14h25 : Nos yeux s’écarquillent devant les deux crêpes qui arrivent…Elles sont minuscules et hyper fines… C’est quoi ce délire !?Nous hésitons à les refuser, mais nous ne tenons pas à paraître impolis…
14h50 : Lyzou se glisse près des cuisines pour demander avec force politesse si de la pâte à crêpes supplémentaire pourrait être servie avec un timide : « Au prix indiqué, nous pensions commander une crêpe qui recouvre l’assiette… »
14h51 : La négociation rondement menée, Lyzou retourne s’asseoir …. sans perspective de crêpe. L’histoire de notre traversée n’aura pas su attendrir la propriétaire. Lyzou regrette de ne pas avoir utiliser la carte de la bretonne pure souche.
14h54 : C’est décidé : quand nous récupérerons nos vélos, nous récupérerons également notre poêle à crêpes!
15h : Coline, notre amie Cyclo randonneuse, ayant parcouru le monde pendant 2 ans pour faire découvrir cette spécialité bretonne est sûrement en train de se retourner sur son transat, à la lecture de cette journée…Cook&Cycle
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Cet article a été écrit par Alizée Conraud